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des abénakis.

l’indignation des tribus et à les tenir dans la neutralité.

Cependant les Naragansets hésitèrent longtemps. Un de leurs grands Chefs, Miantinomi[1], ne partageait pas les opinions de Massasoit, et persévérait dans sa résolution de s’unir aux Pequots ; ce qui inquiétait fort les Anglais ; car ce Chef était puissant et influent dans sa tribu. Le gouverneur le fit venir à Boston, lui donna de l’eau-de-vie, suivant son désir, lui fit des présents et le fit consentir, à force de promesses, à prendre les armes contre ses frères[2].

Les Pequots ne se découragèrent pas dans leur isolement, et se décidèrent à se défendre vigoureusement. De leur côté, les Anglais se préparèrent à la guerre.

Au mois de Mai, 1637, le capitaine John Mason partit de Boston à la tête de 150 hommes, Anglais et Mohicans, avec ordre de se joindre aux Naragansets, pour aller attaquer les Pequots. Les Mohicans, au nombre de soixante-et-dix, étaient commandés par leur célèbre Chef Uncas[3].

Mason arriva le 21 du même mois chez Miantinomi, l’informa du but de son expédition et lui enjoignit de se joindre à lui, comme il l’avait promis. Miantinomi, qui avait regretté ces promesses, faites trop précipitamment dans un moment de surexcitation, parut hésiter et remit sa décision au lendemain. Le jour sui-

  1. De « Minatsinhamuk » celui qui répond toujours au chant de guerre.
  2. H. Thrumbull. Hist. of the Indian wars. 51.
  3. De « Okassi, » tout autour. Cette expression fait comprendre que ce Chef était entouré pour ainsi dire de gloire.