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histoire

avec tant d’activité que les Américains crurent qu’ils avaient à combattre un nombre très-considérable de Canadiens.

Au plus fort du combat, Salaberry fut renversé par terre. Aussitôt un Abénakis, du nom de Louis Sougelon, qui se trouvait près de lui, vola à son secours et l’aida à se relever. Le colonel n’était pas blessé, et il reprit aussitôt le commandement de la bataille[1].

Hampton, vivement repoussé partout, se vit enfin obligé de se retirer, après avoir fait des pertes considérables.

La seconde division de l’armée américaine attaqua le détachement que Salaberry avait placé à la droite de la rivière. Ce détachement, accablé par le nombre, recula un peu dès que Hampton se fut retiré, Salaberry s’approcha de la rivière, et dirigea, de la main, les mouvements des troupes placées de l’autre côté. Il échelonna sur la rive gauche celles qu’il avait de son côté, et fit ouvrir un feu meurtrier sur le flanc de l’ennemi qui s’avançait. Bientôt, le désordre se mit parmi les Américains, et ils s’enfuirent avec précipitation.

Tel fut le résultat de la célèbre bataille de Chateauguay, où un peu plus de 400 hommes repoussèrent

  1. Nous tenons ces détails de Louis Sougelo même. Ce brave guerrier nous a souvent raconté, d’une manière très-détaillée, les campagnes de 1812-1813. Il fut blessé à la bataille de Chateauguay. Sa bravoure lui mérita une médaille d’honneur. Cette médaille porte cette inscription : « Louis Sougelon, guerrier de Chateauguay. » Cet Abénakis résidait à Bécancourt, où il est mort il y a quelques années. Il nous a souvent dit que les Abénakis avaient une grande affection pour le colonel Salaberry.