Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/617

Cette page a été validée par deux contributeurs.
601
des abénakis.

tentative, le 1 Décembre. Il s’embarqua même pour traverser le fleuve. Mais bientôt, il rebroussa chemin, et alla prendre ses quartiers d’hiver.

Ainsi se terminèrent les opérations de l’armée du centre.

Celles de l’armée du nord n’eurent pas plus de succès. Dearborn s’approcha des frontières, et parut vouloir marcher sur Montréal, par la route de Saint-Jean et d’Odeltown.

Les Anglais échelonnèrent des miliciens sur le fleuve Saint-Laurent, depuis Yamaska jusqu’à Saint-Régis. Un corps d’élite, de miliciens et de réguliers, fut placé à Blairfindie ; et la route d’Odeltown, qui conduisait à la frontière, fut embarrassée par des abatis. Ce travail fatiguant et difficile fut fait par les Canadiens et quelques Abénakis du major Salaberry.

Cependant, les Américains n’avançaient à rien, et montraient beaucoup d’hésitation dans leurs mouvements. Tout l’été se passa en petites escarmouches, entre quelques détachements américains, les Canadiens et les Abénakis, qui servaient d’éclaireurs. Dans ces courses, les Abénakis, levèrent un grand nombre de chevelures américaines.

Enfin, Dearborn parut vouloir s’avancer, le 28 Novembre. Une des gardes du major Salaberry, à la rivière Lacolle, fut, tout-à-coup assaillie, pendant la nuit, par 1,400 Américains, qui venaient de traverser la rivière. Les assaillants voulurent cerner la garde et firent feu. Mais, trompés par l’obscurité de la nuit, ils dirigèrent leurs coups sur leurs compagnons d’armes. Ainsi, ils se fusillaient eux-mêmes au lieu