Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/595

Cette page a été validée par deux contributeurs.
579
des abénakis.

de l’aristocratie anglaise émigraient aux colonies, pour y occuper les premières places.

En 1765, l’Angleterre, malgré l’opposition qu’elle rencontrait dans les colonies contre les taxes, passa la loi du timbre, pour établir en Amérique les mêmes droits de timbre que dans la Grande-Bretagne. Franklin, qui avait été envoyé à Londres par le Massachusetts, écrivit alors à ses concitoyens : « Le soleil de la liberté est passé sous l’horizon, il faut que vous allumiez les flambeaux de l’industrie et de l’économie »[1].

Cette loi souleva de graves mécontentements, dans toutes les provinces, et les Américains résolurent de ne faire aucun usage des marchandises estampillées des Anglais. Il y eut des émeutes, en différents endroits. À Boston, on démolit le bureau du timbre. À Philadelphie, lorsque le vaisseau portant le papier timbré entra dans le port, les bâtiments hissèrent leurs pavillons à mi-mâts et toutes les cloches de la ville firent entendre des sons lugubres, pendant tout le jour.

Il y eut à New-York un congrès, composé de députés envoyés par presque toutes les provinces. Ce congrès annula la loi du timbre[2], et vota des pétitions au parlement anglais contre les prétentions de la métropole. Les provinces, qui n’avaient pas envoyé de députés au congrès, approuvèrent tout ce qui s’y était passé. L’opposition à la loi du timbre devint si générale que les officiers, qui avaient été envoyés

  1. Idem. Vol. IV. 162-179.
  2. Bancroft. Hist of the U. S. Vol. IV. 245-250.