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on n’a pu conserver qu’un vocabulaire abénakis et un fort cahier, contenant une grande quantité d’hymnes, de motets, de psaumes et de cantiques, parceque, lors de l’incendie, ils étaient entre les mains du P. Virot. Ce vocabulaire contient un grand nombre de notes fort précieuses qui nous ont servi beaucoup pour l’histoire des Abénakis.

Le successeur du P. Aubéry fut le P. F. Virot, qui fut missionnaire à Saint-François jusqu’à la capitulation de Montréal.

En 1757, le P. Virot fut absent de Saint-François, pendant quelques mois, ayant été envoyé, avec vingt Abénakis, à la vallée de l’Ohio, pour essayer d’y établir une mission chez les Loups, sauvages de cette contrée. Ce projet ne put réussir. Voici ce qu’écrivit à cette occasion un Père Jésuite[1], qui remplaçait à Saint-François le P. Virot, pendant cette absence. « Le but de mon voyage était uniquement de conduire à M. le Marquis de Vaudreuil une députation de vingt Abénakis, destinés à accompagner le P. Virot, qui est allé essayer de fondre une nouvelle mission chez les Loups d’Oyo ou de la Belle-Rivière. La part que je puis avoir dans cette glorieuse entreprise, les événements qui l’ont occasionnée, les difficultés qu’il a fallu surmonter, pourrait fournir dans la suite une matière intéressante pour une nouvelle lettre. Mais il faut attendre que les bénédictions répandues aient couronné les efforts que nous avons faits pour

  1. Le nom de ce Père n’est point mentionné. Nous sommes porté à croire que c’est le P. Simon-Pierre Gonnon, alors missionnaire à Bécancourt.