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Abénakis la trouvèrent dans ses entrailles[1]. Par cette lettre, Webb mandait à Monroe « que, vu la situation du fort Édouard, il ne lui paraissait pas prudent de marcher à son secours, ni de lui envoyer du renfort ; que les Français étaient au nombre de 13,000 ; qu’ils avaient une artillerie considérable, et qu'il lui envoyait ces renseignements afin qu'il pût en profiter pour obtenir la meilleure capitulation possible, s’il n’était pas capable de tenir jusqu’à l’arrivée des secours demandés à Albany »[2].

Pendant toute la journée du 6, le feu fut extrêmement vif des deux côtés. Le 7, Montcalm fit arrêter le feu de ses batteries, et envoya porter à Monroe la lettre de Webb. Monroe répondit qu’il ne se rendrait pas et qu’il se défendrait jusqu’à la dernière extrémité. La canonnade recommença alors avec vivacité, au milieu des hurlements des sauvages. Vers le soir, 500 Anglais sortirent du fort, pour essayer d’ouvrir une communication avec le fort Édouard. Les Abénakis se précipitèrent sur eux, en tuèrent une cinquantaine, firent plusieurs prisonniers, et chassèrent les autres vers le fort.

Le feu des assiégeants se continua, sans interruption, jusqu’au 9 au matin. Monroe demanda alors à capituler. Le fort fut livré à Montcalm, qui laissa retirer les troupes anglaises avec armes et bagages et un seul canon. Les Anglais avaient perdu environ 200 hommes, et les Français, 58 seulement[3]. On

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 96.
  2. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 268.
  3. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 188.