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qu’il allait mourir, refusait de prendre toute nourriture, et mourait d’inanition, à peu près au temps fixé par le jongleur.

Ces sauvages n’atteignaient pas ordinairement un grand âge, et la pluspart mouraient fort jeunes. C’est un fait qui paraît bien constaté. L’état de surexcitation où ils étaient toujours dans leurs guerres presque continuelles, les misères de toutes sortes qu’ils enduraient dans leurs voyages continuels, surtout les jeûnes quelquefois très-prolongés, abrégeaient considérablement leurs jours et leur donnaient une vieillesse prématurée. Aussi ordinairement un sauvage de quarante ans paraissait aussi âgé qu’un Européen de cinquante à cinquante-cinq ans.

On a remarqué que les relations avec les Européens ont causé beaucoup de maladies aux sauvages ; mais on pense généralement que ces maladies doivent être principalement attribuées à l’abus que les sauvages ont fait des choses qu’ils ont reçues des Européens.

Dès la première année de ces relations, les sauvages, étant fréquemment malades, s’imaginèrent que les Européens voulaient les empoisonner, et songèrent à les chasser. Mais il fut bientôt constaté que ces fréquentes maladies chez les sauvages étaient causées par leur gloutonnerie : ils prenaient avec trop d’abondance une nourriture à laquelle ils n’étaient pas habituées. Les sauvages reconnurent en effet la cause de ces maladies, et ne parlèrent plus de chasser les Européens.

Plus tard, l’abus des spiritueux causa d’affreux ra-