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histoire

troupe, saisie d’effroi, tomba à genoux. Tout fut consumé par les flammes[1].

Cette perte considérable retarda beaucoup les préparatifs des Anglais.

Après cette expédition, M. de Vaudreuil envoya M. de Villiers, au commencement d’Avril, avec 800 hommes, pour observer les environs d’Oswégo, et inquiéter les Anglais. Il y avait dans ce détachement environ 100 Abénakis. M. de Villiers alla se camper près de la rivière-aux-sables, à environ dix-huit milles au Sud-Ouest de l’endroit actuellement nommé Sacket’s-Harbour. Il y fit construire un petit fort en pieux. Ce fort était dérobé à la vue par les broussailles qui l’entouraient, et était d’une accès difficile.

Villiers eut plusieurs escarmouches avec les Anglais. Il pilla leurs munitions, et les réduisit à prendre les plus grandes précautions pour faire rendre des vivres à Oswégo. Enfin, le 8 Juillet, il attaqua un convoi de 300 à 400 bateaux. Après un combat de près de trois heures, il les dispersa. Les Abénakis levèrent des chevelures et firent un grand nombre de prisonniers. Cependant, ils agirent encore avec trop de précipitation et perdirent quelqu’avantage[2]. M. de Montcalm, dans une lettre, datée du 10 Juillet 1756, dit « que l’avantage aurait été plus considérable si les sauvages n’avaient pas attaqué trop tôt. »

À la suite de ces succès, l’attaque du fort Oswégo fut définitivement décidée.

Cependant, les Iroquois, craignant qu’après la prise

  1. Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760. 74.
  2. Mémoires sur les affaires du Canada, 1749-1760. 74.