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hall, soit par le lac Saint-Sacrement, et afin de protéger plus sûrement le fort Saint-Frédéric.

À cette époque, on gardait avec les troupes, au fort Saint-Frédéric, un certain nombre de guerriers abénakis, qui servaient d’éclaireurs dans les forêts et sur le lac Champlain. Ces fidèles sauvages, sans cesse en courses, connaissaient tous les mouvements des Anglais et en informaient les Français. De cette manière, M. de Vaudreuil apprenait promptement toutes les démarches de l’ennemi, de ce côté.

Les échecs des Anglais, dans la campagne de 1755, furent suivies, pendant l’hiver, de grands désastres dans leurs colonies. Les bandes abénakises et canadiennes furent lancées sur leurs établissements ; les Shawnees franchirent les montagnes, et allèrent dévaster la Virginie[1]. Les établissements anglais furent ravagés, pillés et détruits, depuis Albany jusqu’à la rivière Merrimack, et depuis la Nouvelle-Écosse jusqu’à la Virginie. Plus de 1,000 habitants furent massacrés ou faits prisonniers par ces terribles guerriers, qui ne laissaient que des ruines sur leur passage[2].

Voici ce qu’un historien américain, Minot, écrivait à ce sujet. « Quatre armées étaient sur pied pour repousser les empiètements des Français ; nos côtes étaient gardées par la flotte du brave et vigilant Boscawen ; nous n’attendions qu’un signal pour nous emparer de la Nouvelle-France. Mais quel n’est

  1. Bancroft. Hist. of the U. S.Vol. III. 159.
  2. Garneau Hist. du Canada. Vol. I​I. 241.