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histoire

projet de s’emparer des forts Saint-Frédéric et Niagara.

Bientôt, les colons anglais, croyant la route de Montréal désormais ouverte, commencèrent à s’étonner de l’inaction de Johnson. On lui ordonna même de marcher en avant. Alors, il écrivit qu’il lui était impossible de continuer sa campagne, que ses troupes manquaient des choses les plus nécessaires, et que la manière dont les Français les avaient attaquées leur avait inspiré une telle terreur qu’elles refusaient d’aller les attaquer sur le territoire français[1]. L’armée anglaise fut alors licenciée. On ne conserva que quelques troupes, pour la garde du fort Édouard et du camp du lac Saint-Sacrement. Ce camp fut converti en forteresse, et on lui donna le nom de William-Henry [2].

Ainsi, les trois principales expéditions des Anglais, celles des forts Duquesne, Saint-Frédéric et Niagara, échouèrent complètement, et, à la fin de la campagne, les Français occupaient encore les positions qu’ils avaient au printemps, excepté Beauséjour.

M. de Vaudreuil, connaissant combien il lui était important de se maintenir à la tête du lac Champlain, envoya alors M. de Lotbinière, avec un détachement d’Abénakis et de Canadiens, pour bâtir un fort à Carillon. Il ordonna d’y mettre une garnison, afin de s’opposer plus facilement aux mouvements des Anglais, s’ils venaient à descendre, soit par la route de White-

  1. Minot. Continuation of the Hist. of Massachusetts Bay.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 151.