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se réfugièrent ensuite à la Louisiane, d’autres à la Guyanne française[1].

C’est ainsi que les malheureux Acadiens furent arrachés et bannis de leur pays.

Les Abénakis, épouvantés à la vue d’un pareil spectacle, s’enfuyaient dans les forêts. Le malheur de leurs amis, et parents par les femmes, les affligeait profondément. Ils n’avaient pas tout-à-fait le même sort que les Acadiens, parce qu’ils étaient insaisissables ; mais ils demeuraient malheureux dans l’Acadie, devenue pour eux comme un immense et affreux désert. Tous les forts, où ils se réunissaient si souvent pour visiter leurs protecteurs, avaient été brûlés. Ces sauvages restaient sans amis, sans protecteurs, pour être désormais à la merci de leurs ennemis.

Telles étaient les craintes et l’affliction des Abénakis de l’Acadie, à la suite de l’expédition de 1755.

Ces craintes se sont réalisées depuis ; car ces sauvages ont mené une bien triste existence dans ce pays, depuis cette époque. Ils ont été refoulés et reculés de place en place. Aujourd’hui, les restes de cette malheureuse nation ont à peine un petit coin de terre pour se retirer, dans le Nouveau-Brunswick et dans le Maine.

Nous avons déjà dit que les Abénakis, qui existent actuellement dans le Maine, résident à Old-Town, sur la rivière Penobscot ; ceux du Nouveau-Brunswick

  1. E. Rameau. La France aux Colonies. 1re. partie. 42. 43.