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organisées, Il marcherait lui-même, avec les troupes règlées, sur le fort Duquesne, dans la vallée de l’Ohio ; le gouverneur Shirley attaquerait le fort Niagara, avec les troupes provinciales ; le colonel Johnson attaquerait le fort Saint-Frédéric, avec les troupes des provinces du Nord ; et le colonel Monckton prendrait Beauséjour, avec les troupes de Massachusetts. Les Anglais avaient 15,000 soldats sur pied pour exécuter ces quatre expéditions[1].

Les derniers préparatifs de guerre étant faits, les Anglais et les Français se mirent en campagne. M. de Vaudreuil, ignorant le plan des Anglais, fit partir des troupes, sous le commandement de Dieskau, pour aller attaquer le fort Oswégo. Bientôt, la nouvelle de la présence de l’armée de Johnson sur le lac Saint-Sacrement fit différer l’expédition contre Oswégo, et Dieskau fut chargé d’aller s’opposer aux progrès de l’ennemi, du côté du fort Saint-Frédéric. Il se plaça sur le lac Champlain, avec près de 3,000 hommes. Parmi ces troupes il y avait environ 400 sauvages, dont la plupart étaient des Abénakis ; les autres étaient des Hurons et des Nipissings[2].

La première expédition que les Anglais exécutèrent fut l’attaque de Beauséjour. La flotte qu’on donna à Monckton se composait de trois frégates et de trente-

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. III. 129.
  2. Dieskau avait 800 sauvages pour attaquer Johnson du côté du lac Champlain ; mais ce sombre ne fut complété qu’après la défaite de Braddock dans la vallée de l’Ohio. La victoire de la Monongahéla inspira aux sauvages tant de confiance pour les Français qu’ils arrivèrent de toutes parts, de l’Ouest et de l’Acadie, pour s’unir aux troupes de Dieskau et s’opposer au progrès des Anglais, du côté du fort Saint-Frédéric (Mémoires sur les affaires du Canada. 1749-1760, 54).