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histoire

l’abbé de la Loutre, avaient commencé, en 1748, à émigrer en grand nombre vers le Nord de la Baie de Fundy.

Non seulement M. de la Galissonnière avait travaillé à former une barrière contre les Anglais du côté de l’Est, il avait aussi porté ses vues vers l’Ouest, et avait essayé de leur fermer l’entrée de la vallée de l’Ohio. Il avait envoyé M. Céloron de Bienville, avec 300 hommes, prendre possession de ce pays d’une manière solennelle.

Telles étaient les choses, lorsque M. de la Jonquière arriva en Canada, en 1749.

M. de Cornwallis, gouverneur de la Nouvelle- Écosse, connaissant le projet des Français, chercha, en 1750, à le faire échouer. Il se plaignit à M. de la Jonquière, qui lui répondit « qu’il n’avait aucune part aux mouvements des Acadiens ; mais que les officiers qui étaient dans ces cantons y demeuraient par ses ordres, pour garder ce pays comme appartenant à la France, en attendant la décision des limites ; qu’au reste, il ordonnait à ces officiers d’éviter toute difficulté avec les Anglais, mais cependant de se maintenir dans les postes qu’ils occupaient jusqu’à la décision de cette question[1].

Malgré les représentations de M de Cornwallis, M. de la Corne reçut l’ordre de bâtir un fort sur l’éminence de Beauséjour, qui donnait sur la Baie de Fundy. Les Anglais, de leur côté, en élevèrent un à

  1. Mémoires sur les affaires du Canada, 1749-1760. 7. »