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histoire

Duvivier s’empara de Canceau et l’incendia, puis se dirigea vers Annapolis. Mais bientôt il s’arrêta et prit la route du Canada, après avoir fait sommer Annapolis de se rendre.

Les Abénakis de l’Acadie, apprenant le projet de Duquesnel, avaient aussitôt pris les armes et s’étaient rendus, au nombre de 300, près d’Annapolis, où ils attendaient les Français. Ne voyant pas arriver de troupes, ils furent forcés de retourner à leurs wiguams[1].

Il est fort probable que Duvivier se serait emparé facilement d’Annapolis. Les Anglais de cette ville le prévoyaient ; aussi les principales familles s’étaient enfuies vers Boston.

La nouvelle de cette expédition en Acadie et des déprédations des corsaires de Bigot arriva à Boston presqu’en même temps que celle de la déclaration de guerre. Ces nouvelles jetèrent l’alarme dans les colonies anglaises qui se hâtèrent de lever des troupes pour défendre leurs frontières. Le Massachusetts fit élever plusieurs forts, depuis la rivière Connecticut jusqu’à la Nouvelle-York.

Pendant que les colonies anglaises se préparaient avec activité à la défense, la garnison de Louisbourg se révolta, par la faute de Bigot, qui retenait injustement une partie de ce qui appartenait aux soldats. La garnison demeura en état de révolte pendant tout l’hiver 1744-1745.

M. Shirley, Gouverneur de Massachusetts, crut de-

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 173.