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des abénakis.

de nouveaux titres, suivant la qualité des personnes qu’ils avaient scalpées. Ces titres, suivant eux, étaient une récompense suffisante pour les dangers et les fatigues de leurs campagnes, parcequ’ils les rendaient honorables au milieu de leurs frères, et formidables à leurs ennemis.

Trois choses étaient singulièrement précieuses chez ces sauvages : le wampum, le calumet et le tomahawk.

Le wampum était formé de petits grains noirs et blancs, de porcelaine ou de coquilles, de forme cylindrique, percés au milieu, dans le sens de leur longueur, et réunis ensemble par le moyen de ficelles ou de petites racines[1]. Cet objet était considéré parmi les sauvages comme l’or et l’argent le sont parmi nous : c’était leur plus grande richesse et leur plus bel ornement. Ils l’échangeaient contre les effets qu’ils achetaient, en faisaient des ceintures, des colliers et des bracelets, en ornaient leurs couvertes et autres vêtements de mille figures différentes, le peignaient de diverses couleurs pour signifier différentes choses, exprimant de cette manière tout ce qu’ils voulaient, et communiquant leurs pensées à leurs frères, comme nous le faisons par l’écriture,

Dans les transactions importantes, des ceintures de wampum étaient envoyées d’une tribu à l’autre. Ces

  1. Avant l’arrivée des Européens le wampum était fait de petites coquilles, recueillies sur les bords de l’Océan ou des lacs. Les Européens apportèrent la porcelaine ; mais les sauvages n’en continuèrent pas moins à faire du wampum de coquilles, qu’ils mêlaient à celui de porcelaine. Nous voyons encore aujourd’hui chez les Abénakis de ces grains faits de coquilles.