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mais ceux-ci exigèrent que les délibérations se fissent en présence du gouverneur.

Plusieurs conférences eurent lieu, et les conditions de la paix furent longtemps discutées. L’ultimatum des Abénakis fut qu’ils resteraient maître de tout le territoire, situé entre Saco et Port-Royal, que la mort du P. Rasle et les dommages qu’ils avaient soufferts seraient réparés par des présents. Les députés anglais n’acceptèrent pas ces conditions de paix. Ils se contentèrent de dire qu’ils feraient leur rapport à Boston.

Le gouverneur, qui redoutait beaucoup le rapprochement et la paix entre les Anglais et les Abénakis, vit avec plaisir que ces conférences n’avaient produit aucun résultat[1]. Mais il ne devait pas voir la conclusion de ce traité de paix qu’il redoutait tant, car il mourut le 10 Octobre de la même année.

L’année suivante, 1726, sous l’administration du Baron de Longueuil, ce traité fut conclu entre les Chefs abénakis et les Anglais, avec la condition que les sauvages resteraient maîtres de leurs terres et qu’ils auraient la liberté de suivre le parti des Français ou celui des Anglais, en cas de guerre entre ces deux nations[2].

La nouvelle de ce traité causa du déplaisir et du regret en France, car on comprenait le danger qui menacerait désormais le Canada, s’il venait à être attaqué du côté de la mer. La Cour manda aux mis-

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 110, 111.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 942.