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des abénakis.

coûté tant de sacrifices aux P. P. Jésuites, mais qui, en retour, avait donné tant de consolations aux missionnaires.

Après cet affreux désastre, quelques sauvages de Norridgewock émigrèrent en Canada.

La destruction des missions de l’Acadie causa donc trois émigrations d’Abénakis vers le Canada. La première, en 1722, la seconde, en 1723, et la troisième, en 1724. Ces sauvages se réunirent à leurs frères de Saint-François et de Bécancourt.

Les Anglais croyaient avoir détruit tous les Abénakis de l’Acadie ; mais ils étaient dans l’erreur. Bientôt, un grand nombre de ces sauvages sortirent de leurs forêts, et menacèrent d’une manière alarmante les établissements Anglais.

Les colonies anglaises craignant les coups de la vengeance de ces sauvages, surtout de ceux du Canada, qui étaient protégés et secourus par les Français, s’adressèrent à M. de Vaudreuil pour obtenir un traité de paix. MM. Schuyler, Atkinson, Dudley et Taxter furent députés à Montréal, en 1725, pour traiter de la paix avec le gouverneur et les Chefs Abénakis[1].

Avant toute délibération, M. de Vaudreuil demanda aux députés anglais une réparation du lâche et injuste assassinat du P. Rasle. Les députés ne donnèrent qu’une réponse vague ; bientôt, voyant qu’ils ne pourraient rien obtenir du gouverneur, ils cherchèrent à entrer secrètement en négociations avec les Chefs ;

  1. Garneau. Hist. du Canada. Vol. I&#8203 ;I, 110.