Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/395

Cette page a été validée par deux contributeurs.
379
des abénakis

leur piété et leur fidélité aux Français. Le roi, pour récompenser ces pieux et fidèles alliés, leur avait envoyé plusieurs présents.

Aussitôt après son retour de France M. de Vaudreuil profita du temps de paix où se trouvait le Canada pour travailler avec activité à réparer le mal que les guerres y avaient causé. Il conduisit avec activité les négociations avec les Iroquois. Il réussit à désarmer ces sauvages, à les détacher entièrement des Anglais et à les convaincre enfin que leur intérêt exigeait qu’ils demeurassent toujours dans la neutralité, dans les luttes qui pourraient survenir plus tard entre les Français et les Anglais. Il encouragea les Canadiens à se livrer à l’agriculture, qu’ils avaient négligée depuis tant d’années. Le commerce fut aussi un des principaux objets de sa sollicitude. L’éducation de la jeunesse ne fut pas oubliée. On plaça, en différents endroits du pays, des maîtres d’école, pour venir en aide aux Jésuites et aux Récollets dans l’accomplissement de cette charge importante.

Les Abénakis voyaient avec bonheur ces améliorations et ces progrès dans le Canada ; car le bien qui en découlait allait jusqu’à eux, et M. de Vaudreuil s’occupait aussi à améliorer la condition de ces valeureux guerriers. Ils s’estimaient donc heureux et espéraient jouir longtemps du bienfait de la paix, lorsqu’ils furent invités à reprendre les armes pour aller au secours de leurs frères de l’Acadie, parceque les Anglais envahissaient leur territoire.

Après le traité d’Utrecht, l’Angleterre garda l’Acadie, mais elle ne réclama pas les établissements qui se