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qu’aussi parfait que le Grand-Esprit, et que les sauvages en descendaient.

Ces sauvages avaient une grande affection pour leurs petits enfants. La mère montrait toujours pour son enfant un attachement extraordinaire, et ne le perdait jamais de vue. Si elle voyageait ou s’éloignait, même momentanément, du wiguam, elle le portait toujours sur son dos. Pour cette fin, l’enfant, bien emmailloté, était couché sur le dos sur un morceau de forte écorce ou sur un éclat de bois, où on le liait de la tête aux pieds. La mère, par le moyen d’une courroie qui lui passait sur le front et dont les deux extrémités étaient attachées au haut de cette sorte de berceau, portait l’enfant sur son dos sans le faire souffrir. Dans les campements, le berceau était suspendu à une branche d’arbre près de la mère.

Lorsque l’enfant, devenu plus âgé, faisait quelque faute, il était puni, malgré la grande affection que ses parents avaient pour lui. Dans ces occasions, la punition la plus ordinaire qu’on lui infligeait était de lui noircir la figure, et de le mettre hors du wiguam. On lui faisait subir ce châtiment quelquefois un jour entier. Lorsqu’il avait atteint l’âge de cinq ou six ans, on lui mettait en mains un arc et des flèches, pour l’exercer à la chasse ; à l’âge de dix ou douze ans, il commençait à prendre part aux excursions de chasse du père. La mère accoutumait de bonne heure sa petite fille à l’ouvrage ; elle la tenait toujours occupée, afin de lui obtenir la réputation de fille industrieuse.