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des abénakis

demanda à capituler. Le 16, Port-Royal fut livré à Nicholson, et la garnison française sortit du fort[1].

Les Anglais donnèrent alors à Port-Royal le nom « d’Annapolis », en l’honneur de la reine Anne.

Bientôt, l’Angleterre prétendit que toute la province de l’Acadie lui appartenait, tandis que la capitulation ne parlait que de Port-Royal. Les habitants reclamèrent et refusèrent de se soumettre. Alors, les Anglais résolurent de les soumettre par la force, et envoyèrent, en différents endroits, des détachements de troupes pour punir les rebelles. En cette circonstance, les Abénakis rendirent de grands services aux Acadiens, en les sauvant de cruelles persécutions. Ces sauvages, commandés par leur nouveau Chef, le jeune Saint-Castin, poursuivaient avec persévérance ces détachements de troupes ; cantonnés, tantôt dans un endroit, tantôt dans un autre, ils couraient sus aux Anglais, les attaquaient à l’improviste, les mettaient presque toujours en fuite et leur faisaient parfois subir des pertes considérables[2].

Dans cette difficulté, le colonel Livingston fut député en Canada pour s’entendre avec le Marquis de Vaudreuil ; mais celui-ci exigea que le traité de capitulation de Port-Royal fut suivi à la lettre, Livingston se plaignit aussi des prétendues cruautés des Abénakis, et dit que si ces barbares continuaient leurs massacres, les Anglais seraient obligés de mettre à mort un grand nombre d’habitants de l’Acadie, M.

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 62, 65.
  2. Garneau, Hist. du Canada. Vol. I​I. 47.