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des abénakis

ce genre venaient de lui. Comme ils craignaient beaucoup ces maux, l’Esprit du Mal était le principal objet de leur dévotion, et ils s’adressaient sans cesse à lui, le priant de ne leur faire aucun mal.

Ils croyaient, en outre, qu’il y avait d’autres Esprits, d’un ordre supérieur à l’homme ; que ces Esprits étaient toujours portés au bien, et qu’ils protégeaient l’homme contre l’Esprit du Mal ; c’est pourquoi, ils leur demandaient protection.

Ils avaient des idées fort curieuses sur la création de l’homme. Ils voyaient tant de différence entre les blancs, les nègres et les sauvages qu’ils prétendaient que ces trois nations n’avaient pas été créées par le même Dieu, et que chacune avait eu son Dieu créateur ; que le plus ancien, mais le moins habile de ces Dieux, avait été celui des blancs ; que ce premier Dieu avait d’abord créé sa nation ; que le second avait ensuite créé les nègres, et que le troisième, plus habile que les deux autres, avait plus tard créé les sauvages, en corrigeant les imperfections qu’il avait remarquées dans les deux autres nations. Ainsi, suivant eux, la nation sauvage était la plus parfaite ; elle était, de plus, privilégiée et particulièrement protégée par le Grand-Esprit, qui avait ordonné et réglé sa manière de vivre. C’est pourquoi, ils croyaient que leurs coutumes étaient plus parfaites que celles des blancs.

Ils croyaient que le premier homme et la première femme sauvages avaient été créés d’une pierre ; que le Grand-Esprit, non satisfait de ce premier coup-d’essai, avait détruit ce premier couple, et en avait créé un autre d’un arbre ; que ce second couple était pres-