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des abénakis

Champlain. Ramsay partit de Montréal, le 28 Juillet. Son avant-garde, sous les ordres du capitaine de Montigny, était composée de 50 soldats, 200 Abénakis et 100 Canadiens, commandés par Hertel de Rouville. Ramsay marchait ensuite, à la tête de 100 soldats et 500 Canadiens, commandés par M. M. de Saint-Martin, des Jordis, de Sabrevois, de Lignery et Deschaillons. Les Iroquois du Saut et d’autres sauvages formaient l’arrière-garde[1].

L’armée fit 120 milles en trois jours. Bientôt, la mésintelligence se mit entre le commandant et les officiers, et l’insubordination se répandit parmi les troupes ; ce qui fit manquer une entreprise dont le succès paraissait certain.

Déjà les Abénakis avaient mis en déroute un détachement ennemi, lorsqu’on apporta la nouvelle que 5,000 Anglais n’étaient pas éloignés, et qu’ils étaient bien retranchés. Alors, les sauvages refusèrent d’avancer, disant qu’il était imprudent d’aller si loin pour attaquer un ennemi qui avait eu tout le temps nécessaire pour fortifier son camp, et qui pouvait être facilement secouru par de nouveaux renforts. Le conseil de guerre fut assemblé, et il fut décidé qu’on devait se retirer[2].

Vers le milieu de Septembre, M. de Vaudreuil apprenant que les Anglais faisaient mine de s’avancer, monta aussitôt à Montréal, réunit un corps considérable de troupes, de Canadiens et d’Abénakis, et alla se placer à Chambly, où il demeura quelque temps

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. IV. 52.