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histoire

le cours du voyage, Madame Williams, malade et trop faible pour suivre les autres, fut tuée par un sauvage[1].

Hertel arriva à Chambly, le 25 Mars, après vingt-cinq jours d’une marche pénible et difficile. Il n’avait alors que cent prisonniers ; les autres avaient succombé aux misères du voyage[2]. Ces cent prisonniers furent conduits à Montréal, où ils furent bien traités par le gouverneur. Peu de temps après, plusieurs furent rachetés, et retournèrent à la Nouvelle-Angleterre. Deux ans plus tard, Samuel Appleton fut envoyé à Québec, par le Gouvernement de Boston, pour racheter les autres. Alors cinquante-huit de ces prisonniers retournèrent à Boston, après avoir été retenus en captivité près de trois ans[3].

Plusieurs de ces prisonniers, s’étant fait catholiques, restèrent en Canada. Parmi ceux-ci était une fille du ministre Williams. Elle demeura chez les Iroquois du Saut Saint-Louis. Elle se maria à un sauvage, et ne songea jamais à retourner vers ses parents[4].

Au printemps suivant, 1704, les Anglais de la Nouvelle-Angleterre résolurent d’attaquer l’Acadie, pour se venger du désastre de Deerfield. Mais l’insuccès de cette entreprise, acheva de convaincre les Abénakis de la supériorité des armes des Français sur celles des Anglais.

M. de Brouillan, qui avait succédé comme gouver-

  1. J. Frost. The Indian on the battle field. 209.
  2. Idem. 208, 209.
  3. J. Frost. The Indian on the battle field. 210.
  4. Idem. 210 — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 850.