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des abénakis.

abandonné leurs postes et qu’elles étaient endormies.

Dans le cours de l’été précédent, le colonel Schuyler, ayant été informé qu’on projetait en Canada d’attaquer Deerfield, avait recommandé aux habitants de ce village de se tenir toujours prêts à la défense ; mais les Canadiens et les sauvages n’ayant point paru en cet endroit, les habitants finirent par croire que c’était une fausse alarme, et les gardes du village demeurèrent sans défiance.

À la nouvelle rapportée par les éclaireurs ; Hertel résolut de marcher de suite à l’attaque. Le village était entouré d’une palissade, qui fut facilement franchie, parceque la neige y était beaucoup amoncelée. Hertel divisa alors ses troupes en plusieurs bandes, et attaqua à la fois presque toutes les habitations. La place fut prise sans combat. Quarante-sept habitants, voulant se mettre en défiance, furent tués ; quelques uns purent s’échapper, et cent-vingt furent faits prisonniers[1] ; puis le feu fut mis au village. Le lendemain, au lever du soleil, Deerfield ne présentait qu’un monceau de cendres. Un petit parti d’Anglais poursuivit les sauvages dans leur retraite, dans le but de délivrer les prisonniers ; mais il fut facilement repoussé et les vainqueurs. continuèrent leur route vers le Canada avec leurs prisonniers.

Parmi ces captifs, on comptait un ministre protestant, du nom de John Williams, et sa famille. Dans

  1. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 840-850 — Garneau. Hist. du Canada. Vol. I​I. 32. — H. Thrumbull. Hist. of the Indian Wars. 122.