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Ce fut sous ces circonstances que M. de Callière mourut, le 26 Mai 1703. Il fut vivement regretté des Canadiens, qu’il servait depuis vingt ans et qu’il gouvernait depuis cinq ans. Le gouverneur de Montréal, le Marquis Philippe de Rigaud de Vaudreuil, lui succéda[1].

Pendant ce temps, les Abénakis, connaissant l’orage qui s’élevait du côté des Anglais, se préparaient à prendre les armes pour aller à la défense de leurs amis et alliés ; en même temps, ils contribuaient beaucoup à maintenir les Iroquois dans la neutralité, par la grande terreur qu’ils leur inspiraient. Leur avis était devenu d’un grand poids auprès de ceux du Saut Saint-Louis, ce qui les fit réussir à déjouer les intrigues du colonel Schuyler auprès de ces sauvages. Ce colonel, l’homme le plus intrigant et le plus actif de la Nouvelle-York, était parvenu à gagner à sa cause quelques sauvages du Saut. Les Abénakis intervinrent, et purent déjouer ses intrigues. Ainsi, sans les Abénakis, Schuyler eût gagné une partie des Iroquois chrétiens[2].

Les Anglais, voyant que les Abénakis étaient presque toujours un grand obstacle à toutes leurs démarches contre le Canada, résolurent de tenter encore un moyen pour les attirer vers eux. Le gouverneur Dudley fut choisi pour traiter avec les Chefs, de cette affaire importante. Tous les Chefs abénakis, depuis la rivière Merrimack jusqu’à Pentagoët, furent invités

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén de la N. France. Vol. III 425.
  2. Garneau, Hist. du Canada. Vol. I​I, 29.