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alla au rendez-vous, et y trouva son sauvage, qui l’attendait avec des fusils et de la poudre. Le sauvage lui donna un fusil et lui enjoignit de le suivre.

Ils marchèrent pendant quinze jours à travers les forêts, dirigeant leur route vers le Sud. Chaque fois que l’Anglais questionnait le sauvage sur le but de ce voyage, celui-ci gardait toujours un obstiné silence.

Le quinzième jour, ils arrivèrent sur le sommet d’une montagne, d’où ils aperçurent des habitations anglaises. L’Anglais reconnut bientôt que c’était son village, qui n’était qu’à quelques milles de cette montagne.

« Maintenant, » dit le sauvage, te souviens-tu du sauvage de l’auberge ? Te souviens-tu d’avoir donné du pain à ce malheureux, lorsqu’il avait bien faim ? Je suis ce sauvage. Je t’ai emmené ici pour te payer ce bienfait, en te rendant ta liberté. Retourne donc chez toi, et n’oublie pas le sauvage de l’auberge. »

Nous lisons aussi dans le même ouvrage un trait de bienfaisance fort remarquable. Le voici.

Un détachement de troupes anglaises ayant été défait par les Abénakis, les soldats s’enfuirent dans toutes les directions. Un jeune officier, poursuivi par deux sauvages, était sur le point d’être rejoint par eux, lorsqu’un vieux guerrier abénakis arriva, lui sauva la vie et l’emmena dans son wiguam, lui promettant de le protéger et d’avoir soin de lui.

Ce sauvage tint sa promesse. Il eut pour son protégé toutes les bontés d’un père pour son fils. Il passait la plus grande partie de son temps à lui enseigner sa langue, à lui apprendre à faire la chasse et tous