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CHAPITRE HUITIÈME.

ce qu’étaient les abénakis à l’époque de leur
établissement à saint-françois et à
bécancourt.

Nous avons vu dans les chapitres précédents combien la foi des Abénakis était grande en 1700 ; nous avons dit avec quelle ardeur ces sauvages se donnaient à Dieu, avec quel courage et quelle ferveur ils le servaient. Inutile donc de revenir sur ce sujet.

Nous ne parlerons ici que d’une accusation que plusieurs auteurs anglais ont portée contre ces sauvages, en écrivant l’histoire de cette époque. Ils nous les représentent comme de cruels barbares, plus dangereux que les bêtes féroces des forêts. La peinture qu’ils nous donnent de leurs coutumes et de leurs usages barbares est évidemment plus qu’exagérée.

Ces sauvages, il est vrai, étaient extrêmement vindicatifs. Ils n’oubliaient pas une injure tant qu’ils n’en avaient pas reçu ample satisfaction. Leur haine contre leurs ennemis était implacable, et une longue suite d’années ne suffisait pas pour les engager à renoncer à leurs projets de vengeance. On a remarqué la même chose chez presque tous les sauvages de