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kis pour en jouir, posséder, faire, user et disposer comme de son propre bien ; lui en faisant dès à présent le dit Révérend Père Rasle au dit nom toutes démissions, cessions et transports requis, nécessaires ; le subrogeant dès ce dit jour en lieux, droits, places et hypothèques. Promettant, obligeant et renonçant etc.

« Fait et passé en la dite seigneurie, maison de la dite mission après midi le dernier jour d’Avril mil sept-cent-huit, en présence de François Bigot et de Michel Perraut de Chateauguay demeurant en la dite seigneurie, témoins qui ont signé avec les ci-dessus nommés »[1].

Nous voyons par cet acte que la plupart des sauvages qui s’établirent à Bécancourt, étaient venus de « Damisokantik. » M. Normandin, ne sachant pas l’abénakis, a écrit ce mot suivant les sons qu’il entendait, et il n’est pas étonnant qu’il ait défiguré un peu la véritable expression abénakise. Ce mot « Damisokantik » est le nom que les Abénakis donnaient au lac Mégantic : « Namesokântsik, » lieu où y a beaucoup de poissons. En 1721, le P. de Charlevoix donnait à ce lac le nom de « Nansokantik »[2], qui n’était qu’une corruption du mot « Namesokantsik. » Il est évident que le nom actuel « Mégantic » vient de ces différentes dénominations.

  1. Nous devons la copie de cet acte à l’obligeance de M. L. S. Mâlo, Curé de Bécancourt, ainsi que plusieurs notes fort précieuses, qui nous ont beaucoup aidé à donner l’historique de la mission abénakise de Bécancourt.
  2. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France, Vol. I​I. 236. Carte du Canada.