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des abénakis.

des baptêmes et des sépultures, une idée fort approximative de la population de ces sauvages ; mais malheureusement ces régistres, séparés de ceux des Français depuis 1700, ont été brûlés en 1759.

Cependant, une tradition nous apprend que le P. Bigot partit de Québec avec 1,500 guerriers abénakis, qu’il en plaça 500 à Bécancourt et qu’il arriva à Saint-François avec 1,000 guerriers. Ceci est évidemment exagéré ; car d’après tout ce que nous avons vu à ce sujet, il nous paraît bien constaté que la mission de Saint-François n’a jamais renfermé 1,000 guerriers. Cependant il y a certainement quelque chose de vrai dans cette tradition. Nous croyons que, dans la suite des temps, on a pris le nombre des âmes pour celui des guerriers. Ainsi, ce nombre de 1,500 était trés-probablement celui de la population totale. Au reste, ce nombre de 1,500 âmes paraît conforme à ce que dit le P. J. Bigot dans ses relations, où il nous fait entendre qu’il avait environ 500 âmes à Saint-Joseph de Sillery et le double de ce nombre à Saint-François de Sales.

Ainsi il est donc très-probable qu’on plaça 500 sauvages à Bécancourt et 1,000 à Saint François, y compris les femmes, les enfants et les infirmes.