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Cette précieuse relique fut conservée à Saint-François jusqu’à l’automne, 1759. Nous verrons ce qu’elle devint alors, ainsi que la chemise en reliquaire, dans le chapitre de la destruction du village abénakis.

À l’automne 1701, le P. V. Bigot, de retour d’un voyage qu’il avait fait à la rivière Penobscot, répondit de Saint-François à M. Vaillant Demihardouin, comme suit.

« Monsieur,

« Il est trop juste qu’après m’estre donné l’honneur d’escrire à vostre illustre compagnie, je vous remercie en particulier de toutes les amitiés que vous voulez bien me faire, en vous acquittant de la commission dont elle vous avoit chargez. Je vous en suis extrêmement obligé et vous en remercie de tout mon cœur ; que ne puis-je vous en marquer toute la reconnoyssance que je vous en ay ! En vérité, on ne peut rien de plus obligeant que ce témoignage sy authentique que vons donnâtes à nos chers Abnaquis dans une sy illustre assemblée. Mais qu’en diriez-vous donc, monsieur, si vous les entendiez maintenant que l’on peut dire qu’ils chantent juste, au jugement mesme des personnes qui sçavent ce que c’est que la musique ? Car enfin, lorsqu’en allant en guerre, ils passèrent par Montréal, ont-ils eu le bonheur d’estre entendus de vous, à peine commençoient-ils à chanter en deux parties, outre que leur voix qui sont assez douces d’elles-mesmes n’estoient pas encore dégagées comme elles le sont maintenant par l’exercice qu’ils ont eu depuis. Nous faisons ce que nous pouvons pour entretenir nos