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histoire

transportée de joie. Elle mourut après cinq ou six mois de maladie[1].

Son mari s’était aussi donné à Dieu. Voici ce qu’en dit le P. Bigot. « Cet homme est un des plus accomplis sauvages que nous ayons, je n’ay connu aucune ombre de vice en luy, jamais je n’ay entendu une parole plus haute l’une que l’autre, il est ardent pour la prière et quand il est icy il me fait de grande instance pour l’instruire particulièrement. Ils ont tous deux un zèle admirable pour instruire au plus tost un de leurs enfans qui commence à parler, et vivent ainsi dans la plus grande joye du monde sans que je les aye peu voir jamais chagrins »[2].

Une autre famille se consacra à Dieu de la même manière, et édifia beaucoup les sauvages. « Ces deux familles ensemble », dit le missionnaire, « sont irréprochables en tout ; en les voyant il me vient souvent certains désirs : ah ! que je souhaiterois qu’on vit en France la manière dont ces sauvages se portent à Dieu ; car on ne peut le concevoir à moins qu’on ne le voye »[3].

Tous les Abénakis avaient une grande ardeur pour se faire instruire, et montraient beaucoup d’empressement et de courage à pratiquer ce qui leur était enseigné. « De l’adveu de tout le monde de ce païs, » dit leur missionnaire, « on n’a point encore veu icy

  1. Relation du P. Jacques Bigot. 1684. 22.
  2. Relation du P. Jacques Bigot. 1684, 23.
  3. Idem, 1684. 23, 24.