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des abénakis.

pour contribuer avec plus d’efficacité à faire entrer dans les sentiments de piété ces pauvres sauvages qui on veut gaigner à J. C. Nostre image ainsi ornée fut mise sur un petit tapy de satin bordé de frange d’or et d’argent. Ce tapy était placé tout au haut de l’autel du saint et faisait paroistre l’image dans tout son jour »[1].

On plaça au bas de cet image un grand collier de wampum, sur lequel on lisait les mots suivants : « S. Fran. Sales io Abnaq. D. », don des Abénakis à Saint-François de Sales. Ce collier fut envoyé à Annecy, pour être déposé sur le tombeau de Saint-François de Sales[2].

Le missionnaire désirait récompenser une sauvagesse, pour la part qu’elle avait prise à la confection de ce bel ouvrage, mais cette bonne chrétienne ne voulut rien recevoir, disant « qu’elle attendait sa récompense de son Père à qui elle faisait ce petit présent »[3].

Voici ce que dit le Père de ce jour de fête. « Tous les sauvages assistèrent à la cérémonie et à la communion générale. Je commencay ce jour là à faire présenter dans l’église des pains bénis par les sauvages mesmes ; ce fut François de Sales de la piété de qui je vous ay desjà escrit les années précédentes qui donna ces pains bénis le jour de la feste de son patron ; il en présenta deux fort grands ; c’estoit tout ce qu’il pouvoit porter et les distribua après

  1. Relation du P. Jacques Bigot, 1684. 7, 8.
  2. Idem, 1684. 9.
  3. Idem, 1684. 9.