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y troubler en quelque sorte et manière que ce puisse estre : de traiter vendre ou donner aucun vin ou eau-de-vie aux dits sauvages dans toute l’étendue de la concession. Fait au Montréal le premier jour de Juillet mil six cent quatre-vingt-trois »[1].

Sur l’invitation du P. Jacques Bigot, les Abénakis commencèrent à se réunir sur la rivière Chaudière dès l’été de 1683. Il y affluèrent de toutes parts, même de l’Acadie. On construisit de suite une chapelle au milieu de ce nouveau village. Cette mission fit des progrès si rapides que dès l’automne de la même année, elle était déjà beaucoup plus considérable que celle de Sillery.

Voici ce que dit le P. de Charlevoix de cet établissement. « Les Abénakis sont venus des côtes méridionales de la Nouvelle-France, les plus proches de la Nouvelle-Angleterre. Leur première station en quittant leur pays ; pour venir demeurer parmi nous, fut une petite rivière qui se décharge dans le fleuve Saint-Laurent, presque vis-à-vis de Sillery ; c’est-à-dire, environ une lieue et demie au dessus de Québec, du côté du midi. Ils y étaient placés aux environs d’une chute d’eau qu’on nomme le Sault de la Chaudière»[2].

D’après ces paroles du P. de Charlevoix, on serait porté à croire que cette mission était située sur la riviè-

  1. Nous devons la découverte de ce précieux document aux recherches de M. l’abbé H. R. Casgrain, qui a eu l’obligeance de nous en donner une copie. Nous avons en outre reçu de cet écrivain habile et distingué beaucoup de renseignemens, qui nous ont été d’un grand secours dans notre travail.
  2. Le P. de Charlevoix, Journal Hist. d’un voyage de l’Amérique. Vol. V. 178.