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des abénakis.

surnommé « le Rat », prit ensuite la parole, et dit : « J’ai toujours obéi à mon Père, et je jette ma hache à ses pieds ; je ne doute point que les gens d’en haut ne fassent de même. Iroquois, imitez mon exemple. » Les Outaouais parlèrent à peu près sur le même ton[1].

Les articles du traité de paix entre les Français, les Iroquois et les alliés furent arrêtés et signés, le 8 Septembre 1700. Les sauvages tracèrent sur le papier les armes de leurs tribus. Les Abénakis tracèrent un chevreuil, les Onnontagués et les Tsonnonthouans, une araignée, les Goyogouins, un calumet, les Onneyouths, un morceau de bois en fourche avec une pierre au milieu, les Agniers, un ours, les Hurons, un castor, et les Outaouais, un lièvre[2].

Les Anglais employèrent tous les moyens en leur pouvoir pour empêcher la confirmation de ce traité. Mais ce fut en vain, car les Iroquois étaient entièrement décidés à enterrer la hache pour toujours. L’année suivante, ce traité fut confirmé dans une assemblée, tenue à Montréal le 4 Août. 1,300 sauvages vinrent s’asseoir dans cette assemblée. On y voyait des Abénakis, des Iroquois, des Hurons, des Algonquins, des Miâmis, des Outagamis, des Outaouais, des Sauteurs, des Illinois et autres. Trente-huit députés signèrent le traité, et l’on chanta le Te Deum avec grande so-

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 371-373.
  2. Idem. Vol. III, 372. — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 836.