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après deux jours de tentatives pour s’en emparer, furent forcés de lever le siège et de se retirer avec précipitation[1].

À la suite de ces expéditions, la crainte et le désespoir régnèrent sur les frontières des colonies anglaises. Ces succès des Français annonçaient de loin aux colons la présence des Canadiens et des Abénakis. Les colons ne tournaient plus leurs regards vers le Nord qu’avec effroi, croyant à chaque instant voir sortir des forêts ces redoutables ennemis, qui ne laissaient que ruines sur leur passage. Cet état de malaise règna dans les colonies anglaises jusqu’au traité de Riswick, où la paix fut signée entre les Français et les Anglais, le 20 Septembre 1697. Mais ce traité ne décida pas la question de propriété du pays des Iroquois, ni celle des frontières de l’Acadie et de la Nouvelle-Angleterre. Aussi, dès l’année suivante, de graves discussions s’élevèrent à ce sujet. Les Français avaient des prétentions sur la rivière Kénébec. Les Anglais reclamaient le pays des Abénakis, jusqu’à la rivière Sainte-Croix, et celui des Iroquois, et prétendaient que leurs possessions de l’Ouest s’étendaient jusqu’à Michillimackinac.

Mais ils dirigèrent principalement leur attention sur les terres des Abénakis. En 1699, le Gouverneur de la Nouvelle-Angleterre, ayant proposé à ces sauvages d’entrer en pourparlers sur cet important sujet, ils lui firent signifier les articles suivants.

1o Que le Gouvernement de la Nouvelle-Angleterre

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III 268-272.