Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/236

Cette page a été validée par deux contributeurs.
220
histoire

de 1434 roseaux, indiquant qu’un pareil nombre d’Iroquois l’attendaient et le défiaient au combat[1]. Il n’en continua pas moins sa marche, et vers le soir il aperçut une grande lueur du côté des Onnontagués. Ces sauvages avaient incendié leur village, et pris la fuite.

Bientôt, les Onneyouths s’avancèrent à la rencontre des troupes et demandèrent la paix. Le gouverneur leur répondit qu’elle ne leur serait accordée qu’à la condition qu’ils quitteraient leur pays pour aller s’établir en Canada.

Le lendemain, les terres des Onnontagués furent ravagées. Tous les sauvages avaient pris la fuite. On n’y trouva qu’un vieillard, qui n’avait pu fuir, à cause de son grand âge. Les sauvages de l’expédition le firent mourir, après l’avoir tourmenté pendant longtemps. Avant d’expirer, ce vieillard leur adressa cette parole pleine d’orgueil et de fierté : « Vous auriez dû employer plus de temps à me tourmenter, afin d’apprendre à rencontrer la mort en homme. Je meurs content, car je n’ai aucune bassesse à me reprocher »[2].

Les Abénakis demandèrent à pousser leurs exploits plus loin ; mais le gouverneur, pensant que ses ennemis étaient suffisamment humiliés, s’y refusa et re-

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 250.
  2. Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. I​I. 834 — Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 247, 250.