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le nomma commandant de l’Acadie, et lui enjoignit de s’embarquer au mois de Juin 1691 pour Québec, où il recevrait les ordres du Comte de Frontenac. Il écrivit alors à ce dernier qu’étant informé de l’affection des Abénakis à l’égard des Français, de leur courage et de tout ce qu’ils avaient fait contre les Anglais, et que voulant maintenir la possession de l’Acadie avec le secours de ces braves et fidèles sauvages, il voulait qu’on leur fournit, dans leur pays, toutes les munitions qu’ils demandaient, afin qu’ils n’eussent point la peine de les aller chercher à Québec ; qu’il avait enjoint à M. de Villebon d’aller se mettre à la tête de ces sauvages, en qualité de commandant de l’Acadie, avec quelques officiers, qui seraient choisis par le gouverneur.

Le comte de Frontenac fit remettre à M. de Villebon tout ce qu’il avait ordre de lui fournir ; et celui-ci partit de Québec, au commencement de Novembre, pour Port-Royal, où il arriva le 25 du même mois. Ne trouvant aucun Anglais dans cette place, il s’en empara et y arbora le pavillon français. Le lendemain, il assembla les habitants, et prit possession, en leur présence, de Port-Royal et de toute l’Acadie, au nom du roi de France[1].

Dans le cours de l’hiver 1691-1692, le Comte de Frontenac résolut d’aller attaquer les Agniers à l’improviste, pour les punir des insolences qu’ils avaient commises en Canada, pendant l’été précédent. Ces Iroquois étaient les plus rapprochés du lac Cham-

  1. Le P. de Charlevoix. His. Gén. de la N. France. Vol. III. 160, 161.