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Croix[1] et Saint-Jean, Nouveau-Brunswick. Les Abénakis appelaient ce territoire « Etemânki », terre de la peau pour les raquettes, parcequ’il y avait en ces endroits une grande quantité d’orignaux et de caribous, dont les peaux font de très-bonnes raquettes. De là, les Français appelèrent ces sauvages « Eteminquois », et plus tard, « Etchemins ». Ils ont toujours été connus depuis sous ce dernier nom[2].

7o Les « 8arasteg8iaks », ceux de la rivière dont le lit renferme du clinquant. Ils résidaient sur la rivière Saint-Jean, dont le lit renferme en effet en certains endroits de petites lames d’or. Plus tard, les Abénakis les appelèrent « M8sk8asoaks », rats-d’eau, parcequ’ils vivaient sur les bords de la rivière, comme des rats-d’eau. Les restes de cette tribu et de celle des Etchemins sont appelés aujourd’hui « Malécites »[3]. Ces sauvages résident actuellement dans le Nouveau-Brunswick[4].

Ces sept tribus étaient abénakises. Les P. P. Jésuites les considéraient ainsi, car on voit dans leurs relations qu’en 1660 la mission abénakise s’étendait depuis la rivière Saint-Jean jusqu’au pays des Patsui-

  1. Les Abénakis appelaient la rivière Sainte-Croix « Peskatami8kânji », rivière qu’il est difficile d’apercevoir et que l’on voit comme à travers les ténèbres. C’est de là que vient le nom de la Baie « Pessamoquoddy ».
  2. Bancroft donne aux Etchemins le nom de « Canoes-men », hommes de canots. (Hist. of the U. S.) On aurait pu avec raison donner ce nom à tous les Abénakis, car ces sauvages voyageaient presque toujours par eau.
  3. De « Mar8idit » ou « Mal8idit », ceux qui sont de Saint-Mâlo. C’était le nom que les Abénakis donnaient aux métis parmi eux, parceque la plupart de leurs pères venaient de Saint-Mâlo. De là, ils appelèrent le blé, qui fut apporté par les Français, « Mal8menal », graines de Saint-Mâlo.
  4. Il y avait aussi les « Micmacs » ou « Souriquois, » situés dans la partie Nord du Nouveau-Brunswick et dans la Gaspésie. Leur langage était bien différent de celui des Abénakis.