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des abénakis.

et 2,000 pièces de bétail périrent dans les étables, où l’on avait mis le feu[1].

Hertel retraita alors environ dix-huit milles, et alla s’arrêter près d’un autre village, appelé Peskadouët[2], aussi situé sur la rivière Piscataqua. Les Anglais s’étant ralliés, se présentèrent vers le soir de l’autre côté de la rivière, au nombre d’environ 200. Tandis qu’ils étaient engagés sur le pont, jeté sur la rivière en cet endroit, les Abénakis et les Canadiens se précipitèrent sur eux avec fureur, en tuèrent une vingtaine et forcèrent les autres de prendre la fuite. Dans cette rencontre, le fils aîné de Hertel fut blessé et son neveu Crevier fut tué[3].

Les Abénakis revinrent en Canada avec un riche butin.

La troisième expédition fut organisée à Québec et mise sous les ordres de M. de Portneuf, troisième fils du Baron de Bécancourt.

Portneuf, à la tête d’un détachement d’Abénakis et de Canadiens, remonta la rivière Chaudière, et alla rejoindre à Kénébec le Baron de Saint-Castin, qui l’y attendait avec une troupe de guerriers abénakis. Il arriva, le 25 Mai, à douze milles de Casco, village situé sur le bord de la mer, près de l’embouchure de la rivière Kénébec.

Le fort de Casco était bâti solidement, bien pourvu de munitions et de vivres, et défendu par une batterie de huit canons.

  1. Le P. de Charlevoix. Hist. de la N. France. Vol. III. 73, 74.
  2. De. « Peskata8it, » lieu qui est obscur, ténnèbreux.
  3. Le P. de Charlevoix. Hist. Gén. de la N. France. Vol. III. 74.