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suite de regrettables difficultés qu’il avait avec Monseigneur de Laval, les Sulpiciens et le gouverneur de Montréal. Frontenac, colère et violent, traitait avec hauteur tous ceux qu’il considérait comme ses ennemis. C’est ce qu’il fit fort injustement à l’égard du vénérable évêque de Québec et des Sulpiciens de Montréal.

Il fut remplacé par M. Lefebvre de la Barre.

Aussitôt après son arrivée à Québec, le nouveau gouverneur, effrayé de la guerre qui menaçait le pays, convoqua une assemblée des notables, pour délibérer sur les moyens à prendre, afin d’éviter un tel malheur[1]. Dans un danger si imminent, il fut décidé de demander du secours à la France. Mais Louis XIV n’eut alors que 200 soldats à envoyer à Québec, pour protéger un pays quatre fois plus grand que la France ! Il informa cependant M. de la Barre qu’il s’était adressé à la cour d’Angleterre pour l’engager à empêcher ses colonies de soulever les sauvages contre le Canada, et que Charles II avait en conséquence ordonné au gouverneur de la Nouvelle-York d’entretenir la bonne intelligence avec les Français[2].

Mais cet ordre n’empêcha pas Dungan de continuer à exciter les Iroquois contre le Canada. Bientôt, il parvint à les engager à déclarer la guerre aux Illinois, alliés des Français.

À cette nouvelle, M. de la Barre envoya, au com-

  1. Bancrof. Hist. of the U. S. Vol. II. 659.

    Le P. de Charlevoix Hist Gén. de la France. Vol, II. 287.

  2. Garneau. Hist. du Canada, Vol. I. 251 — Bancroft. Hist. of the U. S. Vol. II. 659 — Le P. de Charlevoix, Hist. Gén. de La N. France. Vol. II. 290.