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déjà oublié les avis et les défenses du missionnaire, avaient acheté des Hollandais des boissons fortes, et s’étaient enivrés. Ils furent punis de cette faute sur le champ ; car ils étaient encore dans leur état d’ivresse lorsque les Iroquois tombèrent avec fureur sur eux. Incapables alors de se défendre, ils furent tous massacrés. Les femmes et les enfants furent brûlés. Un vieillard seul fut épargné, parcequ’il n’était pas ivre[1].

Les Iroquois retournèrent en leur pays très-satisfaits de ce succès, et emmenèrent ce vieillard en captivité. Ce bon sauvage, quoique captif, fut considéré parmi les Iroquois comme un homme vénérable, à cause de son grand âge et de sa sobriété. Après quelque temps de captivité, il fut par malheur rencontré par cinq ou six Iroquois ivres, qui s’emparèrent de lui et l’attachèrent à un poteau. Ces misérables lui firent endurer tous les tourments que la barbarie peut inventer, et il expira au milieu des plus horribles souffrances[2].

    ainsi ce lac, parceque la rivière, par laquelle il se décharge à la mer, est remplie de chutes et de cascades. Ainsi, l’impétuosité des torrents de cette décharge portait les sauvages à comparer ce lac à un homme qui vomit ; de là, ils l’appelaient « Segago », il vomit.

  1. Relations des Jésuites. 1662 2.

    L’Abbé J. B. A. Ferland, Hist. du Canada 1re partie. 478.

  2. Relations des Jésuites. 1662, 2.