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histoire

tables ecclésiastiques de Montréal, M. M. le Maistre et Guillaume Vignal[1].

Cependant, la vengeance des Iroquois contre les Français n’était pas encore satisfaite. Ils résolurent de pénétrer jusqu’à la rivière Kénébec, pour aller y attaquer les Abénakis, parcequ’ils étaient les amis des Français.

Les Abénakis considéraient les Iroquois depuis longtemps comme des ennemis cruels et dangereux. Un grand nombre de leurs chasseurs ou voyageurs avaient été, en différents temps ; pillés et massacrés par eux ; mais jusqu’alors, ils n’avaient pas encore eu de guerres avec eux. Ils avaient vécu paisiblement dans leur patrie, qu’ils considéraient comme le plus beau pays du monde. En effet, les bords de la rivière Kénébec et des lacs de l’intérieur étaient si pittoresques que l’ensemble formait un charmant pays[2].

Il existait à ce sujet chez les Abénakis une ancienne et curieuse tradition, qui enseignait « que le Fils de Celui qui a tout fait ayant voulu se faire « sauvage », chercha par toute la terre une place digne de lui, afin de s’y fixer, et qu’ayant trouvé que le pays de Kénébec était le plus beau du monde entier, il s’y établit »[3].

  1. Relations des Jésuites. 1661. 5.

    L’Abbé J. B. A. Ferland. Hist. du Canada, 1ère partie. 474.

    M. Guillaume Vignal avait été chapelain des Ursulines à Québec. En 1658, il était repassé en France, d’où il était revenu en 1659, comme sulpicien. Dans ce second voyage en Canada, il était accompagné de M. le Maistre. Ainsi ces deux ecclésiastiques n’étaient à Montréal que depuis deux ans, lorsqu’ils furent massacrés par les Iroquois.

  2. L’Abbé J. B. A. Ferland. Hist. du Canada, 1ère partie. 478. Relations des Jésuites. 1662. 1.
  3. Relations des Jésuites. 1662. 1.