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les Anglais, qui employaient toutes sortes de moyens pour les détourner du catholicisme et les entraîner dans l’erreur. Cependant, comme ils avaient des dispositions à embrasser le christianisme et comme ils haïssaient les Anglais, ils écoutèrent attentivement les discours du bon Charles, et en furent vivement impressionnés. Plusieurs manifestèrent même le désir d’être instruits, et de recevoir le baptême.

Dans le cours de l’hiver, Meïachka8at alla visiter les Anglais ; ceux-ci voulurent se moquer de sa foi, ainsi que des objets de dévotion qu’il se faisait un honneur de porter sur lui ; mais il se montra si ferme qu’il mit ces hérétiques dans la confusion. « Tu méprises le fils de Dieu et sa Mère, » dit-il à l’un d’eux, en présence de quelques Abénakis qui l’avaient accompagné, « c’est le diable qui te fait parler et qui met ces paroles dans ta bouche. Tu brûleras dans l’enfer, puisque tu méprises ce que Dieu a fait et ordonné »[1]. Depuis ce temps, les Anglais le laissèrent en paix.

Au printemps, 1644, l’un des Chefs abénakis et quelques uns de sa tribu l’accompagnèrent en Canada, afin de se faire instruire. Ce Chef était l’un de ceux qui étaient venus à Québec, en 1641, pour conclure le traité de paix avec les Algonquins. L’orateur Algonquin, annonçant cette paix, lui avait dit : « Si tu veux lier nos deux nations par une parfaite amitié, il faut que nous professions la même foi. Fais-toi baptiser et que tes gens fassent la même chose. Ce lien sera

  1. Relations des Jésuites. 1643, 20.