Page:Maurault - Histoire des Abénakis depuis 1605 jusqu'à nos jours, 1866.djvu/124

Cette page a été validée par deux contributeurs.
108
histoire

Ces sauvages furent aussi évangélisés par des P. P. Capucins, qui s’établirent en Acadie vers 1640. Quelques uns de ces religieux allèrent établir un petit hospice à la rivière Pentagoët[1], où ils résidèrent une dizaine d’années.

Mais la tribu des Canibas, la plus considérable de toutes celles des Abénakis, ne fut visitée, ni par les P. P. Jésuites, ni par les P. P. Capucins. Elle demeura complètement abandonnée, et ne vit aucun prêtre depuis 1611. Aussi, ces sauvages, plongés dans les ténèbres de l’ignorance et de la barbarie, avaient contracté l’habitude de toutes sortes de vices. Comme les Anglais, pour favoriser leur commerce avec eux, leur fournissaient des boissons enivrantes, autant qu’ils en désiraient, ils étaient tous très-adonnés à l’ivrognerie.

Mais ces sauvages, malgré leurs vices, avaient de bons cœurs. C’est pourquoi, Dieu jeta sur eux des yeux de miséricorde, et voulut les retirer de l’abîme où ils étaient plongés, en leur envoyant des missionnaires. Dans les chapitres suivants nous nous occuperons spécialement d’eux. Nous ferons connaître le soin qu’en prit la Providence, et la docilité avec laquelle ils obéirent à la voix de Dieu.

  1. Idem, 1647. 42.