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des abénakis.

étaient retombés dans leurs anciennes superstitions. Quelques-uns d’eux cependant avaient retenu quelque chose de ces instructions, et continuaient à prier. Ces bonnes gens apprirent bientôt la nouvelle de l’établissement des P. P. Jésuites au Cap-Breton. Ils en furent remplis de joie, car ils espéraient que l’un de ces missionnaires viendrait les visiter. Ces bons sauvages, profondément affligés d’être privés de tout secours religieux depuis quinze ans, furent consolés et encouragés par cette espérance.

Depuis la destruction de Saint-Sauveur, les Abénakis n’avaient pas cessé de sympathiser avec les Français, restés en Acadie. Ils les recevaient avec joie dans leurs bourgades, les adoptaient pour frères, et vivaient avec eux comme tels. Ils prenaient toujours part aux peines et aux luttes de leurs nouveaux frères, et voyaient d’un mauvais œil les efforts continuels des Anglais pour les chasser de l’Acadie.

Du côté du Maine, la colonisation anglaise n’avait pas encore progressé.

Après l’abandon du fort George, en 1608, et l’expulsion d’Hudson de la rivière Pentagoët, en 1609, les Anglais hésitèrent longtemps, à commencer de nouveaux établissements dans ce pays. Ils prétextaient l’aridité du sol ; mais, il est bien constaté que la crainte seule, que leur inspiraient les Abénakis, les éloignaient de cette contrée.

En 1627, quelques aventuriers hivernèrent à l’embouchure de la rivière Saco. Plus tard, quelques autres hivernèrent sur l’île Monhigin. Mais ce ne fut que vers 1626 que les Anglais firent leur premier éta-