qui ne sont plus qu’une même chose, et examinons les différents degrés de perfection ou de simplicité dont nos langues sont susceptibles.
XXX — C’est d’abord une question qui n’est pas peu embarrassante : comment tous les peuples qui sont répandus sur la terre, n’ayant formé d’abord qu’une seule famille, parlent aujourd’hui des langues si différentes ? Chaque branche de cette famille en sortant de la maison paternelle n’a-t-elle pas dû retenir la langue qu’on y parlait ? Et si mille circonstances ont pu causer à cette langue de grandes altérations chez les différentes nations qui se sont formées, ne devrait-on pas du moins retrouver chez ces nations un grand nombre de mots qui fussent les mêmes ?
XXXI — C’est ce qu’on n’observe point : après tous les efforts de plusieurs auteurs plus savants que philosophes, s’ils nous font voir quelquefois dans nos langues modernes un mot qui a la même signification que dans les langues