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Lettre sur le progrès

d’un Prince, ni des recherches d’un Philoſophe, lorſqu’on penſera au goût qu’Alexandre eut pour elle, & à l’homme qu’il chargea de la perfectionner. Nous avons encore le réſultat de ce travail : mais on peut dire qu’il ne répond guere à la grandeur du Prince ni à celle du Philoſophe. Quelques Naturaliſtes modernes ont mieux réuſſi : ils nous ont donné des deſcriptions plus exactes, & ont rangé dans un meilleur ordre les claſſes des animaux. Ce n’eſt donc pas là ce qui manque aujourd’hui à l’Hiſtoire naturelle : & quand cela y manqueroit, ce ne ſeroit pas ce que je ſouhaiterois le plus qu’on y ſuppléât. Tous ces traités des animaux que nous avons, les plus méthodiques mêmes, ne forment que des tableaux agréables à la vue : pour faire de l’Hiſtoire naturelle une véritable Science, il faudroit qu’on s’appliquât à des recherches qui nous fiſſent connoître, non la figure particuliere de tel ou tel animal, mais les procédés généraux de la Nature dans ſa production & ſa conſervation.