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des Sciences.

Médecine[1], avoue qu’il a vu ces remedes opérer des cures merveilleuſes. On a fait en Europe quelques eſſais du moxa ou de la brûlure : mais ces expériences ne me paroiſſent pas avoir été aſſez ſuivies ; &, dans l’état où eſt la Médecine, je crois que celle du Japon mériteroit autant d’être expérimentée que la nôtre.

J’avouerai que les cas ſont rares où le Médecin devroit éprouver ſur un malade des moyens de guérir nouveaux & dangereux : mais il eſt des cas pourtant où il le faudroit. Dans ces maladies qui attaquent toute une province, ou toute une nation, qu’eſt-ce que le Médecin ne pourroit pas entreprendre ? Il faudroit qu’il tentât les remedes & les traitemens les plus ſinguliers & les plus haſardeux : mais il faudroit que ce ne fût qu’avec la permiſſion d’un Magiſtrat éclairé, qui auroit égard à l’état phyſique & moral du malade ſur lequel ſe feroit l’expérience.

Je croirois fort avantageux que chaque eſpece de maladie fût aſſignée à

  1. Kempfer.