Page:Maupertuis de - Oeuvres - T2 - 1768, Lyon.djvu/166

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à concevoir dans un même ſujet l’étendue & la penſée, qu’à concevoir l’étendue & la mobilité, cela ne vient que de ce que l’expérience montre l’un continuellement à nos yeux, & ne nous fait connoître l’autre que par des raiſonnemens & des inductions.

XXIII.

Tout ce qui réſulte donc de ceci, c’eſt que la penſée & l’étendue ſont deux propriétés fort difſinctes l’une de l’autre. Mais peuvent-elles, ou ne peuvent-elles pas ſe trouver enſemble dans un même ſujet ? C’eſt à l’examen des phénomenes de la Nature à nous apprendre ce que nous devons en penſer.

XXIV.

Dans l’explication de ces phénomenes, nous n’avons plus qu’une regle à obſerver : c’eſt que nous y employions le moins de principes & les principes les plus ſimples qu’il ſoit poſſible. Mais, dira-t-on peut-être, eſt-ce employer des principes ſimples, que d’admettre de la penſée dans la matiere ? Si l’on