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AVANT-PROPOS.


le produit de la maſſe multipliée par la viteſſe : qu’à la rencontre des différentes parties de la matière, la modification du mouvement étoit telle, que les maſſes multipliées chacune par ſa vîteſſe, formoient après le choc la même ſomme qu’auparavant. Il déduiſit de là ſes loix du mouvement. L’expérience les démentit, parce que le principe n’étoit pas vrai.

Leybnitz ſe trompa auſſi : & quoique les véritables loix du mouvement fuſſent déjà découvertes, il en donna (*)[1] d’auſſi fauſſes que celles de Deſcartes. Ayant reconnu ſon erreur, il prit un nouveau principe : c’étoit Que dans la Nature la force vive ſe conſerve toujours la même : entendant par force vive le produit de la maſſe multipliée par le quarré de la vîteſſe ; que lorsque les corps venoient à ſe rencontrer, la modification du mouvement étoit telle que la ſomme des maſſes multipliées chacune par le quarré de ſa vîteſſe demeu-

  1. (*) V. Theoria motûs abftracti, ſeu rationes motuum univerſales.